Les femmes dans l'aéronautique
Au début de la conquête de l’air, il y avait beaucoup d’apriori à voir des femmes piloter des engins volants. Considérées comme physiquement fragiles, dotées d’organes inappropriés, elles se heurtaient à beaucoup de freins psychologiques. Certaines femmes ordinaires ont bravé les préjugés de la société de l’époque pour se lancer dans des aventures extraordinaires.
Elisabeth Tible, pionnière de l’aviation féminine
Elisabeth Tible est une aérostière française née à Lyon le 8 Mars 1757. Elle est mariée à Claude Tible, marchand de bas de soie lyonnais. Malgré l’interdiction du roi Louis XVI mais suite au désistement du comte Jean Espérance Blandine de Laurencin, la courageuse aventurière prend place à bord du ballon baptisé « La Gustave » en l’honneur de Gustave III de Suède de passage à Lyon le 4 Juin 1784.
Vêtue d’un costume de Minerve et coiffée d’un chapeau oriental, elle portait une robe blanche de taffetas serrée à la taille par une ceinture de soie bleue. La montgolfière s’envola depuis les Brotteaux devant des milliers de spectateurs. Le ballon atteint 2700 mètres. Il réalise un vol de 45 minutes. Le 19 septembre 1784 depuis le Château de la Muette à Paris, elle effectue son premier vol en solo devant la première femme à piloter un ballon à air chaud.
Sophie Blanchard, intrépide pionnière de l’aérostation
Sophie Blanchard est une aéronaute française du 18ème siècle née le 25 mars 1778 à Trois-Canons, commune d’Yves, près de La Rochelle. Mariée au célèbre aéronaute Jean-Pierre Blanchard, elle apprend comment fabriquer, réparer les enveloppes et les nacelles. Elle apprend également à voler régulièrement en ballon. Veuve, elle poursuit son activité d’aérostière. Elle est la première femme à avoir volé en ballon à gaz en 1804.
Elle est reconnue pour ses vols audacieux devant des foules immenses en France, en Grande-Bretagne et en Italie. Elle n’a pas hésité à défier toutes les conventions sociales et les croyances populaires pour partir à la conquête des airs. A la mort de son mari, elle se spécialise dans les vols de nuit.
Elle devient la favorite de Louis Napoléon Bonaparte qui la nomme ministre en 1804 pour succéder à André-Jacques Garnerin, « l'aérostier des fêtes publiques », celui qui offre aux chalands un moment d'excitation teintée de trouille en leur proposant un petit tour en montgolfière. Elle aurait étudié des plans pour mener une invasion de l’Europe en ballons. Elle devient en 1819 aéronaute professionnelle et est nommée « Aéronaute officielle de la Restauration » par Louis XVIII.
Célèbre dans toute l’Europe grâce à de nombreux vols associant de somptueux spectacles pyrotechniques, attirant en France et dans les grandes villes européennes des milliers de spectateurs enthousiastes. Des shows aériens de plus en plus spectaculaires. Elle meurt tragiquement à 41 ans à Paris le 6 Juillet 1819 lors de sa 68ème ascension nocturne en ballon d’où elle lançait des fusées vénitiennes au-dessus des Jardins de Tivoli.
Jeanne Geneviève Labrosse
Aéronaute française née le 7 mars 1775 à Paris en France. Jeanne commence à travailler comme couturière avant de se tourner vers l’aérostation. Le 12 juillet 1805 à bord du ballon « Le Globe » elle décolle de la place des Saintes Victoires à Paris. Elle atteint une altitude de 4000 mètres et parcours une distance de plus de 30 kilomètres pour atterrir à Gonesse. Une aérostière qui s’est impliquer dans l’expansion de la technologie des ballons à gaz en France. Toujours plus haut, Jeanne Labrosse annonce le 30 septembre 1799 dans le Courrier des Spectacles une expérience extraordinaire : « Aujourd’hui, descente en parachute de la citoyenne Labrosse (entre 2 et 4 heures). Elle s'élèvera jusqu'à 1 200 mètres : de cette hauteur immense elle se séparera de son aérostat, et redescendra à terre ». Jeanne est la toute première parachutiste qui s’élance dans le vide depuis un ballon à hydrogène à 900 mètres, le 12 octobre 1799.
Au début de la IIIème République, l’aérostation devient sportive, scientifique et militaire excluant d’office les femmes. Cependant, certaines femmes audacieuses se lancent dans l’aventure aérienne.
Marie Surcouf
Figure méconnue, Marie Surcouf est une aéronaute française née à Paris le 19 mai 1863. Fille de marchands épiciers, Marie côtoie le monde de la montgolfière par son second mari Edouard Surcouf, ingénieur et promoteur de l’aérostation.
« La femme comme l’homme a le devoir d’être sportive, si elle doit faire une sélection dans les sports si nombreux aujourd’hui pratiqués, l’aérostation est certainement celui qu’elle désignera tout d’abord. Il est sans contredit, celui dont l’imprévu, la poésie et la sécurité le désignent à ses suffrages ». Déclaration de Marie Surcouf en 1909.
Elle bouscule les conventions de la Belle Epoque. Elle crée l’Aéroclub Féminin la Stella le 10 février 1909 à Paris pour promouvoir l’aéronautique féminin. Cette association féministe organise des fêtes, manifestations et compétitions. Les hommes y sont admis mais n'ont pas de pouvoir décisionnaire dans la nouvelle association. Le 17 juin 1909, elle est la première femme titulaire du brevet de pilote sportif. Ce brevet est commun aux hommes et aux femmes et les conditions d’obtention sont définies par l’Aéroclub de France. A la veille de la Première Guerre Mondiale, l’association compte 350 membres en majorité des femmes.
Ces femmes pionnières de la conquête des airs ont ouvert la voie à de nombreuses autres pilotes et aérostières.
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Crédit photos : Gallica, agence Rol